Omar, le mystérieux (Flash Bruxellois 10)
“Nos” perroquets bien aimés ont fait leur apparition dans le ciel bleu pour, à nouveau, s’établir dans notre jardin et nous présenter leurs hommages… quel bon augure à l’arrivée du printemps ! Sous le soleil, scène idyllique presque complète… seuls les moutons manquent au tableau ! Un moment de bonheur en quelque sorte mais sur un fond sombre chargé de souffrances humanitaires en Europe même. Il semblerait qu’elle perde son âme noble et commence à marchander ses propres sacro-saints idéaux des solidarités, entre autres, sur le grand bazar des égoïsmes nationaux !
Ce beau temps nous a motivé pour une balade dans notre “Parc du Cinquantenaire”, vaste ensemble de jardins enrichis de monuments et musées, dominé par un Arc de Triomphe. Un des rares parcs européens de style Beaux-Arts. Sorte de “Central Park” en devenir !
En 1880, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance de la Belgique, le Roi Léopold ll veut doter la capitale d’infrastructures, de parcs et de monuments prestigieux. C’est ainsi que le Parc du Cinquantenaire fut aménagé pour les festivités du Jubilé sur l’ancien champ de manœuvre de la garnison de Bruxelles, dans l’axe du Palais Royal et du centre-ville. En 1888, un Grand Concours International de la Science et de l’Industrie y est organisé pour concentrer ”tout le savoir de la Nation” dans le Palais du Cinquantenaire. En 1905, une triple arcade est inaugurée lors du 75e anniversaire de la Nation, un Arc de Triomphe surmonté d’un quadrige de bronze représentant le Brabant debout sur un char tiré par quatre chevaux et brandissant un drapeau. Au pied des colonnes, les huit autres provinces sont représentées.
Lors de notre promenade, nous avons retrouvé les mystères des temps pharaoniques… à l’exposition ”Sarcophagi, sous les étoiles de Nout” ! Pour le conservateur de la collection égyptienne, Luc Delvaux, c’est une excellente occasion de mettre en évidence ces trésors cachés : “Toutes ces pièces sont issues de différents sites, qui figurent parmi les sites archéologiques les plus importants d’Égypte. En effet, le musée du Cinquantenaire (…) souscrivait financièrement à des fouilles en Égypte. À l’époque, la législation permettait de partager les objets retrouvés lors des fouilles. Et donc nous avons une collection extraordinaire (…) dont la provenance archéologique est toujours très bien connue”.
L’exposition montre l’évolution des cercueils et des sarcophages au fil de l’époque pharaonique sur près de 3000 ans. Momies -humaines et d’animaux- cercueils, sarcophages, vases canopes, amulettes et bijoux. Douze salles symbolisent les heures de la nuit pendant lesquelles le soleil effectue son trajet vers sa résurrection quotidienne.
Quatre pleureuses en terre cuite accueillent les visiteurs dans la pénombre sur fond sonore évoquant l’atmosphère de funérailles égyptiennes. Chaque salle est aménagée autour d’un objet-phare sélectionné pour la richesse de ses significations religieuse, funéraire et historique. On y découvre l’évolution des sarcophages au cours du temps, partant de simples caisses non décorées de la préhistoire et de l’Ancien Empire, jusqu’aux cercueils richement ornés des périodes postérieures. Contrairement au bois et à la pierre, utilisés par une couche sociale plutôt aisée, celle moins prospère a eu recours, jusqu’à l’époque romaine, à l’argile des berges du Nil pour ses cercueils en terre cuite.
Les Musées Royaux d’Art et d’Histoire sont partenaires d’un réseau international d’étude des cercueils de la “Deuxième Cachette de Deir el Bahari”. Un laboratoire vitré de restauration est installé au cœur de l’exposition. Une équipe de spécialistes de l’Instituto Europeo del Restauro d’Ischia (Italie) y travaille en permanence sous les yeux des visiteurs. Elle restaure la série des dix sarcophages et planches de momies de cette “cachette”. Une très belle initiative quasi sous observation publique afin de booster l’euphorie pour l’époque pharaonique ! Une “aventure” très réussie honorant les racines culturelles et historiques de l’Égypte !