Réflexions d'un expatrié

ou l'Occident et l'Orient dans la ligne de mire !

Nouh, le sage (Flash Bruxellois 7)

Nouh, le sage (Flash Bruxellois 7)

La Nouvelle Année a déjà eu ses surprises, et la liste est longue… Parlons de l’hiver qui s’est montré à nos portes… tempêtes de neige, verglas, froid, conditions normales pour un mois de janvier dans les pays du nord… Mais ce temps glacial a aussi semé la pagaille dans les pays méditerranéens ! Nos voisins du Sud, en général plutôt gâtés par un ensoleillement prédominant, irrités par tant de perturbations, ont commencé à se plaindre sur les réseaux sociaux pour que nous, emmitouflés dans nos vêtements polaires, partagions leur sentiment d’injustice météorologique !

Nos amis égyptiens ont montré une certaine impatience quant aux baisses de température avoisinant les 4 degrés au-dessus de zéro ! Chers amis on a l’impression de marcher sur la tête… les rôles sont inversés… L’Egypte, toujours protégée par Amon Ré le dieu cosmique, berceau d’une grande civilisation, Nil nourricier et soleil rayonnant, toutes ses richesses incitent les touristes du monde entier à venir s’en délecter…

Il est vrai que la question du changement climatique est dans toutes les bouches,  souvent sans réaliser que mère nature a déjà changé plusieurs fois la règle du jeu au cours des siècles avec des conséquences drastiques ! Les témoignages de ces changements au nord de l’Europe sont inhérents entre autres dans la peinture flamande et ses représentations de paysages hivernaux. La majeure partie des tableaux traitent des conditions très difficiles dans une période allant de 1565 à 1665, nommée “la petite ère glaciaire”. Les plus fameux exemples de cette peinture se retrouvent chez Brueghel l’Ancien, natif du Brabant, peintre flamand de la Renaissance. L’hiver 1565, particulièrement rude, a aussi inspiré d’autres artistes : nombreuses illustrations de la vie quotidienne, de villes enneigées et chevaux enfouis dans la neige jusqu’au ventre, de scènes de villageois ravis glissant sur les étangs gelés…

Nombre de ces artistes de l’école d’Anvers font partie du riche héritage culturel belge même si, à cette époque, la Belgique n’était pas encore une nation en tant que telle. Nos amis belges, cherchant plutôt à aller de l’avant au lieu de demeurer dans une nostalgie ancrée dans le passé, ont préféré devenir les champions avant-gardistes dans le domaine des arts, vers la fin du 19eme siècle. C’était en Belgique que Cézanne fut applaudi et reconnu lors des expositions de ses œuvres, le marché français restant, quant à lui, encore très réservé, n’ayant pas de considération pour ses visions impressionnistes et cubistes. La scène belge se distingue en ce temps-là déjà par le mouvement du symbolisme avec des variations de toiles mythiques et sensuelles… On citera les grands maîtres comme Delville, Frédéric ou Knopff et bien d’autres. Quelques décennies plus tard, le célèbre peintre surréaliste Magritte a également œuvré, tels Knopff et l’avant-gardiste Ensor, à l’académie des Beaux-Arts à Bruxelles. En 2009, près de 40 ans après sa disparition, le Musée Magritte a ouvert ses portes ! Dans un musée privé sur la côte belge, la plus grande collection des toiles du peintre surréaliste Delvaux, précurseur de l’expressionnisme belge, peut également être admirée.

La vie quotidienne des Bruxellois est à tel point influencée par le surréalisme que s’en est presque un jeu de propulser une part de réalité au niveau surréaliste, le tout doté d’une sacrée dose d’humour ! Petit clin d’œil… déjà dans la peinture de la Renaissance, en particulier chez Jheronimus Bosch, natif du Brabant, figurent des métaphores surréalistes significatives de l’âme belge…