Zeus le dieu grec et son Olympe ou Jupiter le dieu romain et son Panthéon…
D’après les dires du poète grec Homère, un regard de Jupiter suffit pour ébranler l’Olympe. Les icônes sacrées de l’Antiquité et leurs sièges mondiaux étaient les incarnations d’une suprématie inquiétante et imprévisible.

C’est la raison pour laquelle nos ancêtres les Étrusques utilisent les fameux augures pour éclairer leurs esprits célestes!

Aujourd’hui, les paradigmes de notre époque ont changé substantiellement, nous vivons plutôt une ère de suprématie de l’intelligence artificielle et leurs sacro-saints algorithmes!

Leurs plateformes… quasi célestes… s’appellent par exemple Google et Facebook, eux aussi mondialement opérationnels et imprévisibles à l’instar des dieux d’antan, je dirais, sous les auspices d’un pouvoir herculéen… le numérique!

Les augures de notre “belle” époque si performante sont très théoriques et servent de temps à autres des intérêts obscurs… restant toujours au service de leur dieu spirituel Mammon.

Ce génie serait préposé à la recherche, à la conservation des richesses et, de ce fait, au bonheur… qui est, selon le philosophe grec Aristote, “une fin en soi”. Les commerçants Phéniciens de la grande cité de Tyr vénèrent Mammon comme leur idole. Sur la péninsule hellénique, son équivalent est Plutus, dieu grec de l’abondance.

Comparables aux Phéniciens avec leurs réseaux commerciaux sur les rives de la Mare Nostrum,… -fondateurs des cités sur différents sites tels Chypre, la Sicile, la Sardaigne, la Péninsule Ibérique, la Grèce et l’Afrique du Nord…- les redoutables marchands Florentins ont eux aussi laissé leurs empreintes commerciales en Mer Méditerranée. Ces derniers utilisent le symbole @ de l’arobase (!), sorte d’abréviation de “ad” (signifiant « à », « vers », « chez »), le d s’enroulant autour du a.

L’@ est le symbole de l’arroba, ancienne unité de capacité et de poids espagnole et portugaise utilisée au 11ème siècle (mot venant de l’arabe ar-roub, « le quart ») (Bulletin Officiel du 08.12.2002).

Ce symbole figure dans les comptes des marchands florentins principalement pour le transport des légendaires amphores! Le mot “amphore”, dans son abréviation @, apparaît dans un manuscrit aragonais de 1448, et également dans les registres douaniers du 15ème siècle retrouvés en Espagne! (La mystérieuse origine du @, BBC News online).

L’@ est mentionnée dans une lettre du marchand de vin florentin Francesco Lapi en 1536 à son retour d’Amérique latine avec ses trois navires marchands… une illustration de l’extrait de cette lettre aperçut dans une bodega à Cadix en Andalousie, en dégustant quelques verres de vin local accompagnés des fameuses tapas!

Petit intermezzo: l’origine des tapas remonterait à l’époque du règne de Alphonse XIII d’Espagne (1886-1941). Lors d’une visite officielle, le Roi s’arrête dans le Ventorillo El Chato, une bodega située au pied d’une plage dans la baie de Cadix, par une journée de fort vent. Le serveur, afin que le sable ne tombe dans le verre du souverain, recouvre (tapar) celui-ci d’une tranche de jambon… et les tapas dans toutes leurs variations et couleurs sont nées…!

Enfin, c’est au 19eme siècle aux Etats-Unis que l’usage de l’arobase se répand pour noter le prix unitaire des marchandises. Ce signe apparaît sur les claviers des machines à écrire américaines et par la suite se retrouve sur les claviers des ordinateurs.

Petite anecdote : l’arobase (appelée “escargot” par les Italiens, “queue de singe” par les Hollandais, etc.) trouve même sa place dans la collection permanente du non moins célèbre musée new-yorkais, le MoMa! Celui-ci en fait un exemple de “l’élégance, de l’économie, de la transparence intellectuelle et du sens des possibles orientations futures qui sont incorporés dans les arts de notre temps”.

Il me semble que la révolution numérique n’est pas aussi abstraite que l’on pense quand un contexte et une référence historiques deviennent visibles…

Sympa aussi le symbole de l’USB (Universal Serial Bus), un standard universel pour connecter les périphériques aux ordinateurs. Ce symbole s’inspire du trident de Neptune, le dieu romain de la mer. Les trois pointes acérées du trident sont cependant remplacées par des symboles : cercle, carré et triangle pour représenter l’utilisation universelle de l’USB!

Revenons sur le mot-clé algorithme qui passionne les discours dans les affaires politiques et économiques et jouit d’une popularité contemporaine d’exception. Ceci plutôt grâce à l’algorithme numérique et non à celui “classique” qui fut déjà découvert dans sa forme basique sur les tablettes écrites en cunéiforme au temps des Babyloniens et montrant équations mathématiques et lancements opérationnels telle la racine carrée de deux… « c’est le début des algorithmes uniquement expliqués par des exemples mais sans précision de façon abstraite à la manière de procéder ». (Origine des Algorithmes, Claire Mathieu, directrice au CNRS).

Ces façons abstraites par les méthodes des résolutions d’un problème par étapes hiérarchisées sont finalement introduites au 3eme siècle av. J.-C. par le mathématicien grec et père de la géométrie Euclide, je dirais l’invention du cœur de l’algorithme!… L’ordre et les conditions d’exécution, et la performance des opérations sont ainsi les clés impératives pour la justesse de la réponse cherchée!

L’algorithme initialement écrit pour l’homme devient brusquement numérique car seulement destiné à un programme informatique traité par ordinateur… apprentissage en intelligence artificielle compris! Et je dirais, le génie est sorti de la bouteille et notre société confrontée à un changement fondamental, in fine, intégré dans un processus mondial…

La quantité massive de données, associée aux algorithmes, transforme notre rapport au monde. Notre vie, à l’instar des algorithmes, comporte un risque d’aliénation parce qu’elle nous fait croire que nous sommes libres dans nos décisions… loin de là, ce sont des suggestions algorithmiques qui décident! Les soi-disant big-data (métadonnées) sont traités par des algorithmes, l’homme étant dans l’incapacité de capter et traiter intellectuellement tous ces flots d’informations…

« Les algorithmes tentent de s’immiscer de plus en plus dans nos ordinateurs et nos smartphones chaque fois que nous partons en quête d’informations sur Internet ou que nous accomplissons des démarches en ligne » (Dompter les Algorithmes, Daniel Guillon-Legeay).

Alors que nous ne savons que peu de choses des algorithmes, eux en revanche savent presque tout de nous! La puissance effective des algorithmes tend à se muer en un véritable pouvoir en terme de contrôle social qui commence à nous intriguer de plus en plus! Se pose sérieusement la question de savoir comment maintenir notre liberté individuelle face à ce phénomène grandissant.

Et pourquoi pas, instaurer davantage de formations informatiques adaptées à chacun afin de mieux comprendre et gérer les procédures informatiques, et mieux contrarier les possibles manipulations du système!

Une meilleure consommation numérique [Center for Humane Technologie, Guillaume Chaslot… Youtube: confession d’un repenti]… est urgente et dans l’intérêt du grand public pour contrecarrer des cercles d’enfermement algorithmique “créés par la plateforme en raison même de son mode de fonctionnement qui offre à chacun les contenus qu’il désire voir et incite les youtubers à la surenchère”.

Chaslot a découvert, par son propre calcul, que l’algorithme de YouTube recommandait la théorie de la “terre plate” environ dix fois plus que les vidéos qui expliquent comment savoir que la terre est ronde!! C’est pourquoi, il a créé le site algotransparency.org afin que le public soit au courant du problème et protégé de toute manipulation. Avec l’intelligence artificielle, existe un grand danger d’enfermement algorithmique par des cercles d’utilisateurs scotchés sur YouTube. L’algorithme va, par design, favoriser le contenu visité et les créateurs vont se concentrer sur ce type de contenus.

Les adeptes de la théorie de la terre plate font que l’algorithme recommande plus ces vidéos et ce de façon exponentielle. In fine, sur une période de deux ans, l’algorithme de cette théorie paradoxale était environ dix fois plus recommandé que celui de la terre ronde!!

D’autres cercles vicieux s’amplifient comme la haine anti-immigrés, anti-Francais, religieuse et celle des classes sociales… Les créateurs haineux ont été particulièrement mis en avant sur la page d’accueil de YouTube, car plus efficaces pour promouvoir la pub!! Ces cercles ont aussi créé des scandales autour de certaines « vidéos sensationnelles », à la limite de la poursuite juridique également recommandées par l’algorithme.

À cause de la publicité, le temps de vue des utilisateurs augmente, le but étant l’enfermement algorithmique. Les problèmes de théories de vidéos complotistes dangereuses est un autre problème et de taille! Dans la suite des changements… entre autre l’abolition de la priorité du temps de vue par Google, le nombre de théories complotistes a diminué de moitié… correspondant à une réduction de plusieurs milliards de publicités!

Ce qui est indéniable, c’est que l’informatique est une science révolutionnaire qui nous permet de créer des outils pour réaliser les rêves apparemment inatteignables jusqu’à présent, entre autres par des applications sophistiquées… et la liste est longue. Une meilleure société est à portée de main nous obligeant à repenser notre futur sur fond de dimensions éthiques et humaines.

L’ère de la science fiction ne serait-elle déjà entrée par la porte? Il est souhaitable d’être préparés à la quête philosophique afin de trouver et d’ajuster notre positionnement dans un monde en perpétuel changement!

Malheureusement cette révolution numérique a déjà bouleversé la vie politique par manipulations! La quantité énorme des données numériques sont exploitées pour prédire nos comportements et les nouvelles technologies des réseaux sociaux peuvent produire des émotions comme la colère, renforcé par les pictogrammes (emoji).

La peur des fake news (infox) se propage résultant même au blocage des réseaux sociaux comme après les terribles attentats d’avril 2019 au Sri Lanka afin d’éviter des émeutes dans le pays.

Une autre question se pose. Au futur, les ordinateurs quantiques peuvent-ils menacer et compromettre la sécurité de la communication digitale? Par une brève apparition sur le net, ni confirmée, ni démentie, Google prétend avoir pu démontrer la suprématie quantique, c’est-à-dire mise au point d’un processeur quantique capable de résoudre des équations mathématiques en trois minutes et vingt secondes, là où il faudrait plus de 10.000 ans aux machines informatiques traditionnelles les plus performantes.

Un vague aperçu vers un futur vague sous tous les aspects possibles…

Dixit la locution du philosophe et mathématicien Pythagore, 6ème siècle av. J.-C.: « mundum regunt numeri »… Les nombres gouvernent le monde!